Cette villa se situe, comme beaucoup des toutes premières Arcachonnaises de la Ville d’Hiver à deux pas du Parc Mauresque … cours Victor Hugo plus exactement. Elle est achevée en 1887 par l’architecte Jules de Miramont et sera baptisée Beatrix en hommage à son épouse la baronne Béatrice von Waldegg Münchenstein.
Si l’emplacement peut paraître anecdotique pour certains; il fait pourtant sens car la ville d’Hiver fut créée par les frères Pereire afin de rentabiliser la ligne de chemin de fer qu’ils achetèrent en 1852. Ce quartier est donc en toute logique implanté non loin de la gare d’Arcachon et dans les hauteurs pour donner l’illusion d’un côté “montagne” et “thermal”… Les premières villas ont d’une manière assez stratégique été construites dans un souci d’accessibilité facilité au chemin de fer. Les constructions se concentrent dans un premier temps tout autour du parc Mauresque qui surplombe la Ville d’Eté et offre un superbe panorama sur le bassin d’Arcachon. Ce parc paysager constitue le noyau de cet environnement unique pensé pour les curistes et familles aisées de l’époque.
C’est dans ce lotissement créé de toutes pièces par les frères Pereire que l’architecte Jules de Miramont exprimera son talent et réalisera bon nombre de villas à Arcachon. Nous pourrons par exemple citer la Villa Sigurd au 23 avenue Victor Hugo, la Villa Stora (Les Mimosas à l’époque) ou la Villa Alexandre Dumas.
L’agencement de Beatrix suit un schéma assez caractéristique des premières réalisations de la ville d’Hiver avec un agencement sur 4 niveaux. Le niveau de vie principal correspond au rez de chaussée surélevé. Il est généralement distribué de la manière suivante: entrée, salon, séjour, fumoir et toilettes. Une grande véranda exposition plein Est agrémente ce rez-de-chaussée. En R+1, les premières villas sont essentiellement composées de chambres tout comme pour Beatrix. En R+2 se trouvent les quartiers des serviteurs (dont le rôle était de guider et d’accompagner les pensionnaires sur les multiples “attractions” et services de la Ville d’Eté). Enfin, le rez-de-jardin ou niveau semi enterré qui accueillait cuisine, chambres du personnel de maison, pièces de stockage.
Beatrix, fut dans les années 30, comme beaucoup des Villas de la Ville d’Hiver, une pension de famille. En bel état de conservation, elle témoigne toujours de la richesse architecturale de l’époque de la fin du XIXème.
- 15 décembre 2023
- Deléglise Immobilier